LA STATION
UNE NOUVELLE POUR ALIEN
Temps de lecture : 11-13 minutes
Auteur : Récits Polyédriques © 2025
Cette nouvelle de Romain Brock s'inspire de l'univers rude, impitoyable, où chacun est tout à fait remplaçable, dépeint dans la saga ALIEN imaginée par le réalisateur et producteur britannique Ridley Scott.
L'illustration utilisée ici est l'œuvre de l'artiste français indépendant Geoffroy Thoorens, lequel travaille pour différentes sociétés de production de films, séries et autres jeux vidéo, dont Dreamworks, Sony ou encore Ubisoft ...
Dernier rapport du véhicule commercial Nostromo. Troisième officier au rapport. Les autres membres de l'équipage ... Kane, Lambert, Parker, Brett, Ash et le capitaine Dallas, sont tous morts. La cargaison et l'appareil ont été détruits. Je devrais atteindre la Frontière dans un peu moins de six semaines. Avec de la chance, le réseau devrait me repérer. Ici Ripley, dernier survivant du Nostromo. Terminé.
Ellen Louise Ripley
Alien, le huitième passager, Ridley Scott, 1979
Dernier rapport du véhicule commercial Nostromo. Troisième officier au rapport. Les autres membres de l'équipage ... Kane, Lambert, Parker, Brett, Ash et le capitaine Dallas, sont tous morts. La cargaison et l'appareil ont été détruits. Je devrais atteindre la Frontière dans un peu moins de six semaines. Avec de la chance, le réseau devrait me repérer. Ici Ripley, dernier survivant du Nostromo. Terminé.
Ellen Louise Ripley
Alien, le huitième passager, Ridley Scott, 1979
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Alors que la température de la cabine augmentait de manière critique, la carlingue, chauffée à blanc par les contraintes thermiques et mécaniques causées par l’entrée dans l’atmosphère, tremblait dans un vacarme assourdissant. La navette, une Starcub Lockmart XL, tout juste capable de transporter une vingtaine de passagers, n'était pas conçu pour supporter pareilles forces, surtout à vitesse hypersonique. Ils avaient dû parer au plus pressé et s’échapper de ce maudit complexe orbital destiné au développement illégal d'êtres synthétiques et d'armes biochimiques.
Le pilote jeta un regard à ses camarades harnachés sur leur siège, à l’arrière de l’appareil. Le menton de l'un reposait sur sa poitrine, sa tête dodelinant au rythme des vibrations, tandis que l'autre se cramponnait de toutes ses forces, les yeux rivés vers l’avant, la visière envahie de buée. Décidément, rien ne s'était passé comme prévu. Il se concentra sur la manœuvre, peinant à maintenir sa trajectoire tant les commandes vibraient, mises à mal par la compression rapide de l'air à l'avant du vaisseau spatial. Deux solutions s'étaient offertes à lui alors qu'ils approchaient ; opter pour décélération rapide jusqu'au toucher du sol ou une capture en orbite par aérofreinage, et il avait opté pour la seconde, utilisant dès lors les couches les moins denses de l'atmosphère pour pénétrer plus lentement l’orbite de la planète. Mais cette manœuvre leur avait fait perdre un temps précieux et il savait que les unités de "fourrière" de la Weyland-Yutani s'étaient lancées à leurs trousses. Avec des équipiers aussi mal en point, ils ne pourraient opposer qu'une défense symbolique. C'est pourquoi il devait tenir bon ; une variation de quelques degrés de l'angle de pénétration aurait des conséquences instantanées. La navette serait vaporisée en quelques secondes, et eux avec. Mais alors qu’il tirait de toutes ses forces sur les gouvernes, les muscles tendus à se rompre, suffoquant dans son scaphandre de vol, au point de craindre perdre connaissance, les vibrations cessèrent et il lui sembla que le monde entier s'était tu, laissant la place au silence. Ils avaient franchi l'atmosphère. Il inspira profondément.
Tout en cherchant du regard une zone suffisamment dégagée pour se poser, il parcourait les écrans de contrôle du poste de pilotage pour procéder à l'inventaire des dégâts. Plus de stabilisateurs ni d’élevons pour gérer la profondeur et le roulis (aileron). Le train d'atterrissage ne répondait plus et les commandes pour faire varier la puissance des moteurs et assurer un freinage nécessaire étaient imprécises. Il était temps de se préparer au crash. Mais s'ils avaient reçu l'avertissement, ses compagnons n'en montrèrent rien. Il resta concentré sur le sol qui se rapprochait et avisa un vaste espace dégagé, un champ récemment retourné. Dommage, des cultures en croissance auraient offert un coussin de végétation bienvenu pour une navette en perdition. Il se dirigea tant bien que mal dans l'axe du terrain qui lui offrirait le plus de longueur, réduisit l'altitude et tenta de démarrer les rétrofusées. Par miracle, celles-ci répondirent et la cabine accusa un choc qui le projeta en avant dans son harnais, comprimant sa poitrine. Malgré le freinage violent, le sol se rapprochait toujours à une vitesse effarante. Il s'arc-bouta sur les commandes pour tenter de redresser en ouvrant l'angle au maximum et entrer en contact avec le sol sur sa face antérieure en glissant plutôt qu’en le percutant. Les muscles en feu, il hurla, tandis que l'alarme stridente de l'altimètre s'était déclenchée avant de s'éteindre aussitôt que l'appareil heurta la surface, arrachant plusieurs plaques réfrigérantes et autres compartiments anti-vibration. L'horizon tournoya de manière insensée. Le deuxième impact fut suivi du vacarme du métal broyé alors que l'appareil creusait un sillon dans le sol pour s'immobiliser. Le bruit, le mouvement, la chaleur, toutes les sensations s'estompèrent. Ils s'étaient posés … et il était vivant. Aux limites de la conscience, il s'octroya un moment pour fermer les yeux. Juste le temps de reprendre ses esprits. Juste un instant.
Il fut réveillé par la douleur sur son visage et le goût de la terre. Sa joue frottait contre le sol. On le tirait par les pieds hors de la carcasse de la capsule. Les marines les avaient rattrapés. Ils allaient être exécutés sans procès sur cette station perdue et ce serait tout. Survivre à un tel crash pour être cueilli sans avoir l'occasion de combattre, l'injustice était révoltante. Ses compagnons étaient peut-être morts, mais pas lui. dans un dernier effort, il saisit l'arme à sa ceinture et la braqua sur ses assaillants avec un cri animal.
— Woh woh woh ! Doucement mon gars ! On veut juste vous aider.
Un visage effrayé, des paumes levées. L'homme désigna les deux corps immobiles étendus tout près.
— Vous m'avez l'air d'en avoir bien besoin. J’me trompe ?!
Il était accompagné d'un garçon tout juste sorti de l'adolescence qui s'était figé, épouvanté à la vue de l’arme. Il cligna des yeux, peinant à faire le point. Des bottes crottées, des vêtements solides et fonctionnels. Des fermiers, pas des soldats. Il acheva de se dégager de la carcasse en se tortillant.
— Je sais pas d'où vous venez, mais vous semblez bien mal en point.
Il parvint à saisir l'essentiel de son sauveur. Le médecin le plus proche se trouvait à deux heures de marche, mais il y avait à sa ferme de quoi administrer les premiers soins en attendant de pouvoir transporter les blessés.
Certains disent même la l'ICC (la Commission du Commerce Interstellaire) serait en fait aux mains de la Weyland, ce qui veut dire que Weyland fait un peu ce qu'elle veut dans pas mal de secteur de l'univers, contrecarré par moment pour de basses raisons commerciales par les autres Compagnies tout aussi avides et dépourvues de moralité (Seegson ou Bionational)
En outre LV-426 est une possession des Amériques Unies mais c'est Weyland-Yutani qui fournit les processeurs atmosphériques et se charge de la Terraformation, ce qui explique que les Marines Coloniaux soient impliqués, étant donné qu'il s'agit d'une planète du ressort des Amériques Unies.
Enfin, les escouades de commandos Marines de la Weyland sont surtout des unités de récupération des spécimens xénomorphioques. On les appelle les Fourières et ils ne sont pas vraiment spécialisés dans le secours, plutôt dans le nettoyage...
Il sentit à son ton compatissant que le fermier nourrissait peu d'espoir pour ces deux camarades, et il partageait son point de vue. Le temps pressait. Une ferme isolée : voilà qui était parfait pour se préparer. Ils avaient quelques heures d'avance, mais la balise avait continué d'émettre jusqu'à proximité de la station. Ils n'allaient pas tarder à arriver, c'était inéluctable. Le fermier et son fils se chargèrent de l'un des hommes, passant chacun un bras sous l'épaule du blessé et formant un siège de fortune avec un manche en bois. Quant à lui, il entreprit de porter le second.
— Dépêchons-nous. La ferme n'est pas très loin. Ça va aller ?
Muet, il allongea le pas, ignorant la douleur qui irradiait tout son corps et cherchant son souffle. Enfin, ils atteignirent une large bâtisse aux murs blancs. Elle était flanquée d'un abri ouvert où étaient alignées des machines agricoles dont on ne distinguait que les ombres alambiquées, étranges monstres assoupis. Au loin, on pouvait distinguer les silhouettes de gigantesques processeurs atmosphériques qui participaient au long processus de terraformation. Ils entrèrent dans la pièce principale, où il posa son camarade à même le sol.
— Rose ! appela le fermier en déposant à son tour le second blessé près de son compagnon. Rose, bon sang, où tu …
Un choc brutal sur la nuque l'envoya s'écrouler sur les deux corps inanimés. Le jeune garçon, les yeux écarquillés, ouvrit la bouche pour crier, mais l’un d’entre eux, utilisant ses dernières forces, le saisit par la gorge pour le réduire au silence, avant d’attirer son visage contre le sien, alors que le malheureux se débattait tel un pantin désarticulé. Le symbiote quitta précipitamment l'épiphyse, cette petite glande lovée au centre de l'encéphale, pour se faufiler à travers les muqueuses, franchir les sinus puis l'appendice nasal, et emprunter le même chemin en sens inverse dans le crâne de l'adolescent.
Le deuxième blessé présenta à son tour sa tête contre celle du fermier de manière à accueillir le symbiote qui lui était dévolu. Quand ce fut fait, les deux corps en combinaison de vol n'étaient plus que des véhicules abandonnés, vidés de toute substance. De leur côté, ceux nouvellement investis sombrèrent aussitôt dans un sommeil profond, ne disposant que de très peu de temps pour effectuer les connexions neurales. Il allait falloir faire avec. Il jeta un regard inquiet par la fenêtre, scrutant le ciel pour l’heure toujours vide.
Il fallait préparer une défense. Les cadavres en combinaison pouvaient servir de diversion. Une mise en scène réussie leur permettrait de gagner un temps précieux en détournant l'attention de leurs poursuivants. Ils pourraient s'emparer de leur navette et quitter cet endroit. Trois étapes simples dont la mise en œuvre promettait d'être ardue, mais cela pouvait fonctionner. De toute façon, il n'avait guère d'autre choix que d'essayer.
Pour commencer, inutile d'espérer affronter les marines avec seulement une arme de poing. Il devait récupérer le fusil à impulsion lourd qui était resté dans le coffret arrimé dans la cabine. L’espace d’un instant, il s'en voulu de n'avoir pas eu la présence d'esprit de le prendre avec eux. Retourner à la navette leur coûterait un temps précieux, mais c'était inévitable.
Anxieux à l'idée de laisser ses camarades accomplir la liaison sans surveillance, il parcourut le chemin vers l'épave en courant. Les tempes battantes, il en extirpa le fusil à impulsion, arme de prédilection des marines coloniaux des Amériques Unies, ainsi que les cinq magasins approvisionnés qu'ils avaient pu prendre dans leur fuite. Puis il était retourné à la ferme tout aussi rapidement, surveillant le ciel à intervalles réguliers, si bien qu’à peine un quart d'heure après avoir quitté la maison, il en poussait à nouveau la porte, le souffle court. C’est alors qu’un flot d'informations sensorielles le submergea, semblant figer le temps. D’abord, l'odeur âcre et métallique du sang. Puis quatre corps étendus devant lui, la gorge ouverte d'une oreille à l'autre, qui baignaient dans une flaque carmin, luisante comme une nappe d'huile. Près d’eux, une paire de bottes jaunes maculées de tâches rougeâtres avait protégé des éclaboussures un pantalon en toile épaisse. Une lumière clignotante filtrait à travers le tissu d'une des larges poches d'où émergeait une antenne argentée. Le double canon d'un antique fusil de chasse le pointait. De l'autre côté de l’arme, un visage baigné de larmes, une chevelure hirsute, une bouche tordue par la douleur et un regard d'une noirceur insondable. Il avait commis une erreur impardonnable. Sur le moment, cela lui avait paru n'être qu'un détail. À présent, il ne comprenait pas comment il avait pu l'occulter ; le fermier avait appelé en entrant dans la maison. Il avait nommé quelqu'un, avait prononcé son nom : Rose !
La femme qui se tenait devant lui avait emprunté un chemin qu'il était impossible de rebrousser. Elle n'exprimait rien d'autre qu'un pur instinct de mort, animal, absolu. Instinctivement, il se jeta en arrière, alors qu’une première décharge retentit. La porte de la maison vola en une myriade de copeaux. Les oreilles bourdonnantes, il roula sur lui-même. Une seconde décharge projeta une la grêle de projectiles qui déchiqueta le revêtement de la terrasse, emportant une partie de la zone charnue de son épaule, se fichant dans son cou et sa joue. Malgré la note aiguë qui vrilla ses tympans, il distingua le bruit des cartouches éjectées qui rebondissaient sur le sol. Rose était manifestement formée au maniement de cette arme, et il ne disposait que d'une poignée de secondes pour réagir. À quatre pattes, labourant la terre de ses ongles, il contourna la maison aussi vite que possible. Il avait dû abandonner le fusil, si bien qu'il allait devoir se contenter de son arme de poing. Il rampa jusqu'à un empilement de bûches humides stockées là et se mis à l'abri pour reprendre son calme. Il était seul désormais. Seul pour affronter une fermière enragée qui venait de trancher la gorge de son mari et de son fils. Elle savait que les corps avaient été investis et ne reviendraient jamais à leur propriétaire originel. Le geste n'en était pas moins extrême et en disait long sur sa détermination.
Un chuintement. Une épaule qui effleure un mur, ou un linge qui bruisse. Le tas de bois le protégeait, mais constituait également un écran qui lui interdisait tout contact visuel. Elle, au contraire, guidée par ses traces, n'avait qu'à se poster en embuscade. Sitôt qu'il risquerait de sortir de son abri, elle l'abattrait comme un animal.
Les siens possédaient des siècles d'avance sur cette civilisation et il ne pouvait accepter de finir traqué comme une proie. Aveuglé par la rage et la douleur qui irradiait son épaule, il saisit une bûche, et tout en veillant à rester à couvert, la lança au loin. Le coup de feu ne se fit pas attendre et le bois se disloqua sous l'impact. Il se redressa aussi vite que possible pour ne pas lui laisser le temps de faire feu à nouveau. Surprise par la brutalité de l'attaque, la femme tira au jugé, gaspillant sa deuxième cartouche. Enhardi, il continua à faire feu en avançant, implacable, forçant la fermière à battre en retraite et à disparaitre au coin de la maison. Il allongea le pas dans l'espoir de la laisser hors de vue le moins longtemps possible. S'il lui en laissait le temps, elle pouvait ramasser le fusil à impulsion abandonné devant la porte d’entrée. Inutile de courir ce risque.
Parvenu au coin de la bâtisse, il vit ses craintes confirmées. Rose avait saisi le fusil et s'apprêtait à se retourner. Il tira une nouvelle fois, sans parvenir à l'atteindre, mais le fusil lui glissa des mains. Slalomant entre les gerbes de terre soulevées par les projectiles, elle atteignit l'abri où reposaient les machines agricoles avant de se fondre dans l'ombre. Il profita de l'occasion pour ramasser à son tour la longue arme noire et luisante avant de se diriger vers la grange. Il ne quitterait pas cette station avant d'avoir mis fin à ce face-à-face. Il ne s'agissait plus seulement de s'en tirer. Il la voulait morte.
C'est à peine s'il sentit le premier choc. Un simple coup sec, qui fit frémir sa combinaison comme l'aurait fait une rafale de vent. Le bourdonnement d'un drone attira son attention. Immobilisé, il observa l'appareil prendre position au-dessus de la maison, orientant ses capteurs dans sa direction. Il le savait, les soldats de ces foutues unités de récupération de la Weyland l'encerclaient déjà, invisibles, et il occupait sans doute le centre de toutes les optiques de visée. Il sentit une humidité poisseuse s'écouler de son ventre et jeta son fusil au sol dans un hurlement de dépit. Son corps fut secoué comme une poupée de chiffon lorsqu'il fut traversé par les balles provenant de trois directions différentes. Les liaisons neurales messagères de la douleur s'étaient déconnectées dès le premier impact. Néanmoins, il avait senti les projectiles tournoyer, ricocher contre les os, éclater les organes. Des munitions optimisées pour basculer sur leur axe à l'impact, réduisant les entrailles en charpie en un instant. Il quitta l'épiphyse et se faufila à travers les tissus ensanglantés. Déjà il percevait l'odeur de corruption que les chairs mortes exhalaient. Excrété dans un dernier spasme par le corps criblé de projectiles, il plongea dans la lumière aveuglante. Se traîner nu, sans hôte, à même le sol, était un supplice. Le sable brûlant mordait ses pattes grêles comme de l'acide. L'œil vitreux de ce qui avait été son corps l'observait, cependant que Rose ne pouvait plus quitter du regard la forme misérable qui se tordait dans la poussière en gémissant. Elle semblait l’inviter, il pouvait l’entendre :
— Merci 228 589 ! C'est notre seule issue, notre seule chance de quitter cet endroit.
Celui qui avait été le pilote compris dès lors le sort qui lui était réservé.
— Pour le salut de notre quête, tu dois consentir à l'ultime sacrifice.
Un militaire s'approcha avec précaution de l'étrange sangsue bleuâtre et translucide, le canon pointé en direction de sa gueule emplie de canines métalliques.
— Capitaine ! On le capture ?
— Cette saloperie ne tiendra pas deux minutes sans un hôte dans cette atmosphère. Butez-moi cette merde, ordonna l'officier.
Le soldat leva son épaisse semelle avant de l'abattre brutalement sur la créature, demeurée étonnamment immobile malgré la menace évidente, qui éclata comme un fruit trop mûr.
Alors que la température de la cabine augmentait de manière critique, la carlingue, chauffée à blanc par les contraintes thermiques et mécaniques causées par l’entrée dans l’atmosphère, tremblait dans un vacarme assourdissant. La navette, une Starcub Lockmart XL, tout juste capable de transporter une vingtaine de passagers, n'était pas conçu pour supporter pareilles forces, surtout à vitesse hypersonique. Ils avaient dû parer au plus pressé et s’échapper de ce maudit complexe orbital destiné au développement illégal d'êtres synthétiques et d'armes biochimiques.
Le pilote jeta un regard à ses camarades harnachés sur leur siège, à l’arrière de l’appareil. Le menton de l'un reposait sur sa poitrine, sa tête dodelinant au rythme des vibrations, tandis que l'autre se cramponnait de toutes ses forces, les yeux rivés vers l’avant, la visière envahie de buée. Décidément, rien ne s'était passé comme prévu. Il se concentra sur la manœuvre, peinant à maintenir sa trajectoire tant les commandes vibraient, mises à mal par la compression rapide de l'air à l'avant du vaisseau spatial. Deux solutions s'étaient offertes à lui alors qu'ils approchaient ; opter pour décélération rapide jusqu'au toucher du sol ou une capture en orbite par aérofreinage, et il avait opté pour la seconde, utilisant dès lors les couches les moins denses de l'atmosphère pour pénétrer plus lentement l’orbite de la planète. Mais cette manœuvre leur avait fait perdre un temps précieux et il savait que les unités de "fourrière" de la Weyland-Yutani s'étaient lancées à leurs trousses. Avec des équipiers aussi mal en point, ils ne pourraient opposer qu'une défense symbolique. C'est pourquoi il devait tenir bon ; une variation de quelques degrés de l'angle de pénétration aurait des conséquences instantanées. La navette serait vaporisée en quelques secondes, et eux avec. Mais alors qu’il tirait de toutes ses forces sur les gouvernes, les muscles tendus à se rompre, suffoquant dans son scaphandre de vol, au point de craindre perdre connaissance, les vibrations cessèrent et il lui sembla que le monde entier s'était tu, laissant la place au silence. Ils avaient franchi l'atmosphère. Il inspira profondément.
Tout en cherchant du regard une zone suffisamment dégagée pour se poser, il parcourait les écrans de contrôle du poste de pilotage pour procéder à l'inventaire des dégâts. Plus de stabilisateurs ni d’élevons pour gérer la profondeur et le roulis (aileron). Le train d'atterrissage ne répondait plus et les commandes pour faire varier la puissance des moteurs et assurer un freinage nécessaire étaient imprécises. Il était temps de se préparer au crash. Mais s'ils avaient reçu l'avertissement, ses compagnons n'en montrèrent rien. Il resta concentré sur le sol qui se rapprochait et avisa un vaste espace dégagé, un champ récemment retourné. Dommage, des cultures en croissance auraient offert un coussin de végétation bienvenu pour une navette en perdition. Il se dirigea tant bien que mal dans l'axe du terrain qui lui offrirait le plus de longueur, réduisit l'altitude et tenta de démarrer les rétrofusées. Par miracle, celles-ci répondirent et la cabine accusa un choc qui le projeta en avant dans son harnais, comprimant sa poitrine. Malgré le freinage violent, le sol se rapprochait toujours à une vitesse effarante. Il s'arc-bouta sur les commandes pour tenter de redresser en ouvrant l'angle au maximum et entrer en contact avec le sol sur sa face antérieure en glissant plutôt qu’en le percutant. Les muscles en feu, il hurla, tandis que l'alarme stridente de l'altimètre s'était déclenchée avant de s'éteindre aussitôt que l'appareil heurta la surface, arrachant plusieurs plaques réfrigérantes et autres compartiments anti-vibration. L'horizon tournoya de manière insensée. Le deuxième impact fut suivi du vacarme du métal broyé alors que l'appareil creusait un sillon dans le sol pour s'immobiliser. Le bruit, le mouvement, la chaleur, toutes les sensations s'estompèrent. Ils s'étaient posés … et il était vivant. Aux limites de la conscience, il s'octroya un moment pour fermer les yeux. Juste le temps de reprendre ses esprits. Juste un instant.
Il fut réveillé par la douleur sur son visage et le goût de la terre. Sa joue frottait contre le sol. On le tirait par les pieds hors de la carcasse de la capsule. Les marines les avaient rattrapés. Ils allaient être exécutés sans procès sur cette station perdue et ce serait tout. Survivre à un tel crash pour être cueilli sans avoir l'occasion de combattre, l'injustice était révoltante. Ses compagnons étaient peut-être morts, mais pas lui. dans un dernier effort, il saisit l'arme à sa ceinture et la braqua sur ses assaillants avec un cri animal.
— Woh woh woh ! Doucement mon gars ! On veut juste vous aider.
Un visage effrayé, des paumes levées. L'homme désigna les deux corps immobiles étendus tout près.
— Vous m'avez l'air d'en avoir bien besoin. J’me trompe ?!
Il était accompagné d'un garçon tout juste sorti de l'adolescence qui s'était figé, épouvanté à la vue de l’arme. Il cligna des yeux, peinant à faire le point. Des bottes crottées, des vêtements solides et fonctionnels. Des fermiers, pas des soldats. Il acheva de se dégager de la carcasse en se tortillant.
— Je sais pas d'où vous venez, mais vous semblez bien mal en point.
Il parvint à saisir l'essentiel de son sauveur. Le médecin le plus proche se trouvait à deux heures de marche, mais il y avait à sa ferme de quoi administrer les premiers soins en attendant de pouvoir transporter les blessés.
Certains disent même la l'ICC (la Commission du Commerce Interstellaire) serait en fait aux mains de la Weyland, ce qui veut dire que Weyland fait un peu ce qu'elle veut dans pas mal de secteur de l'univers, contrecarré par moment pour de basses raisons commerciales par les autres Compagnies tout aussi avides et dépourvues de moralité (Seegson ou Bionational)
En outre LV-426 est une possession des Amériques Unies mais c'est Weyland-Yutani qui fournit les processeurs atmosphériques et se charge de la Terraformation, ce qui explique que les Marines Coloniaux soient impliqués, étant donné qu'il s'agit d'une planète du ressort des Amériques Unies.
Enfin, les escouades de commandos Marines de la Weyland sont surtout des unités de récupération des spécimens xénomorphioques. On les appelle les Fourières et ils ne sont pas vraiment spécialisés dans le secours, plutôt dans le nettoyage...
Il sentit à son ton compatissant que le fermier nourrissait peu d'espoir pour ces deux camarades, et il partageait son point de vue. Le temps pressait. Une ferme isolée : voilà qui était parfait pour se préparer. Ils avaient quelques heures d'avance, mais la balise avait continué d'émettre jusqu'à proximité de la station. Ils n'allaient pas tarder à arriver, c'était inéluctable. Le fermier et son fils se chargèrent de l'un des hommes, passant chacun un bras sous l'épaule du blessé et formant un siège de fortune avec un manche en bois. Quant à lui, il entreprit de porter le second.
— Dépêchons-nous. La ferme n'est pas très loin. Ça va aller ?
Muet, il allongea le pas, ignorant la douleur qui irradiait tout son corps et cherchant son souffle. Enfin, ils atteignirent une large bâtisse aux murs blancs. Elle était flanquée d'un abri ouvert où étaient alignées des machines agricoles dont on ne distinguait que les ombres alambiquées, étranges monstres assoupis. Au loin, on pouvait distinguer les silhouettes de gigantesques processeurs atmosphériques qui participaient au long processus de terraformation. Ils entrèrent dans la pièce principale, où il posa son camarade à même le sol.
— Rose ! appela le fermier en déposant à son tour le second blessé près de son compagnon. Rose, bon sang, où tu …
Un choc brutal sur la nuque l'envoya s'écrouler sur les deux corps inanimés. Le jeune garçon, les yeux écarquillés, ouvrit la bouche pour crier, mais l’un d’entre eux, utilisant ses dernières forces, le saisit par la gorge pour le réduire au silence, avant d’attirer son visage contre le sien, alors que le malheureux se débattait tel un pantin désarticulé. Le symbiote quitta précipitamment l'épiphyse, cette petite glande lovée au centre de l'encéphale, pour se faufiler à travers les muqueuses, franchir les sinus puis l'appendice nasal, et emprunter le même chemin en sens inverse dans le crâne de l'adolescent.
Le deuxième blessé présenta à son tour sa tête contre celle du fermier de manière à accueillir le symbiote qui lui était dévolu. Quand ce fut fait, les deux corps en combinaison de vol n'étaient plus que des véhicules abandonnés, vidés de toute substance. De leur côté, ceux nouvellement investis sombrèrent aussitôt dans un sommeil profond, ne disposant que de très peu de temps pour effectuer les connexions neurales. Il allait falloir faire avec. Il jeta un regard inquiet par la fenêtre, scrutant le ciel pour l’heure toujours vide.
Il fallait préparer une défense. Les cadavres en combinaison pouvaient servir de diversion. Une mise en scène réussie leur permettrait de gagner un temps précieux en détournant l'attention de leurs poursuivants. Ils pourraient s'emparer de leur navette et quitter cet endroit. Trois étapes simples dont la mise en œuvre promettait d'être ardue, mais cela pouvait fonctionner. De toute façon, il n'avait guère d'autre choix que d'essayer.
Pour commencer, inutile d'espérer affronter les marines avec seulement une arme de poing. Il devait récupérer le fusil à impulsion lourd qui était resté dans le coffret arrimé dans la cabine. L’espace d’un instant, il s'en voulu de n'avoir pas eu la présence d'esprit de le prendre avec eux. Retourner à la navette leur coûterait un temps précieux, mais c'était inévitable.
Anxieux à l'idée de laisser ses camarades accomplir la liaison sans surveillance, il parcourut le chemin vers l'épave en courant. Les tempes battantes, il en extirpa le fusil à impulsion, arme de prédilection des marines coloniaux des Amériques Unies, ainsi que les cinq magasins approvisionnés qu'ils avaient pu prendre dans leur fuite. Puis il était retourné à la ferme tout aussi rapidement, surveillant le ciel à intervalles réguliers, si bien qu’à peine un quart d'heure après avoir quitté la maison, il en poussait à nouveau la porte, le souffle court. C’est alors qu’un flot d'informations sensorielles le submergea, semblant figer le temps. D’abord, l'odeur âcre et métallique du sang. Puis quatre corps étendus devant lui, la gorge ouverte d'une oreille à l'autre, qui baignaient dans une flaque carmin, luisante comme une nappe d'huile. Près d’eux, une paire de bottes jaunes maculées de tâches rougeâtres avait protégé des éclaboussures un pantalon en toile épaisse. Une lumière clignotante filtrait à travers le tissu d'une des larges poches d'où émergeait une antenne argentée. Le double canon d'un antique fusil de chasse le pointait. De l'autre côté de l’arme, un visage baigné de larmes, une chevelure hirsute, une bouche tordue par la douleur et un regard d'une noirceur insondable. Il avait commis une erreur impardonnable. Sur le moment, cela lui avait paru n'être qu'un détail. À présent, il ne comprenait pas comment il avait pu l'occulter ; le fermier avait appelé en entrant dans la maison. Il avait nommé quelqu'un, avait prononcé son nom : Rose !
La femme qui se tenait devant lui avait emprunté un chemin qu'il était impossible de rebrousser. Elle n'exprimait rien d'autre qu'un pur instinct de mort, animal, absolu. Instinctivement, il se jeta en arrière, alors qu’une première décharge retentit. La porte de la maison vola en une myriade de copeaux. Les oreilles bourdonnantes, il roula sur lui-même. Une seconde décharge projeta une la grêle de projectiles qui déchiqueta le revêtement de la terrasse, emportant une partie de la zone charnue de son épaule, se fichant dans son cou et sa joue. Malgré la note aiguë qui vrilla ses tympans, il distingua le bruit des cartouches éjectées qui rebondissaient sur le sol. Rose était manifestement formée au maniement de cette arme, et il ne disposait que d'une poignée de secondes pour réagir. À quatre pattes, labourant la terre de ses ongles, il contourna la maison aussi vite que possible. Il avait dû abandonner le fusil, si bien qu'il allait devoir se contenter de son arme de poing. Il rampa jusqu'à un empilement de bûches humides stockées là et se mis à l'abri pour reprendre son calme. Il était seul désormais. Seul pour affronter une fermière enragée qui venait de trancher la gorge de son mari et de son fils. Elle savait que les corps avaient été investis et ne reviendraient jamais à leur propriétaire originel. Le geste n'en était pas moins extrême et en disait long sur sa détermination.
Un chuintement. Une épaule qui effleure un mur, ou un linge qui bruisse. Le tas de bois le protégeait, mais constituait également un écran qui lui interdisait tout contact visuel. Elle, au contraire, guidée par ses traces, n'avait qu'à se poster en embuscade. Sitôt qu'il risquerait de sortir de son abri, elle l'abattrait comme un animal.
Les siens possédaient des siècles d'avance sur cette civilisation et il ne pouvait accepter de finir traqué comme une proie. Aveuglé par la rage et la douleur qui irradiait son épaule, il saisit une bûche, et tout en veillant à rester à couvert, la lança au loin. Le coup de feu ne se fit pas attendre et le bois se disloqua sous l'impact. Il se redressa aussi vite que possible pour ne pas lui laisser le temps de faire feu à nouveau. Surprise par la brutalité de l'attaque, la femme tira au jugé, gaspillant sa deuxième cartouche. Enhardi, il continua à faire feu en avançant, implacable, forçant la fermière à battre en retraite et à disparaitre au coin de la maison. Il allongea le pas dans l'espoir de la laisser hors de vue le moins longtemps possible. S'il lui en laissait le temps, elle pouvait ramasser le fusil à impulsion abandonné devant la porte d’entrée. Inutile de courir ce risque.
Parvenu au coin de la bâtisse, il vit ses craintes confirmées. Rose avait saisi le fusil et s'apprêtait à se retourner. Il tira une nouvelle fois, sans parvenir à l'atteindre, mais le fusil lui glissa des mains. Slalomant entre les gerbes de terre soulevées par les projectiles, elle atteignit l'abri où reposaient les machines agricoles avant de se fondre dans l'ombre. Il profita de l'occasion pour ramasser à son tour la longue arme noire et luisante avant de se diriger vers la grange. Il ne quitterait pas cette station avant d'avoir mis fin à ce face-à-face. Il ne s'agissait plus seulement de s'en tirer. Il la voulait morte.
C'est à peine s'il sentit le premier choc. Un simple coup sec, qui fit frémir sa combinaison comme l'aurait fait une rafale de vent. Le bourdonnement d'un drone attira son attention. Immobilisé, il observa l'appareil prendre position au-dessus de la maison, orientant ses capteurs dans sa direction. Il le savait, les soldats de ces foutues unités de récupération de la Weyland l'encerclaient déjà, invisibles, et il occupait sans doute le centre de toutes les optiques de visée. Il sentit une humidité poisseuse s'écouler de son ventre et jeta son fusil au sol dans un hurlement de dépit. Son corps fut secoué comme une poupée de chiffon lorsqu'il fut traversé par les balles provenant de trois directions différentes. Les liaisons neurales messagères de la douleur s'étaient déconnectées dès le premier impact. Néanmoins, il avait senti les projectiles tournoyer, ricocher contre les os, éclater les organes. Des munitions optimisées pour basculer sur leur axe à l'impact, réduisant les entrailles en charpie en un instant. Il quitta l'épiphyse et se faufila à travers les tissus ensanglantés. Déjà il percevait l'odeur de corruption que les chairs mortes exhalaient. Excrété dans un dernier spasme par le corps criblé de projectiles, il plongea dans la lumière aveuglante. Se traîner nu, sans hôte, à même le sol, était un supplice. Le sable brûlant mordait ses pattes grêles comme de l'acide. L'œil vitreux de ce qui avait été son corps l'observait, cependant que Rose ne pouvait plus quitter du regard la forme misérable qui se tordait dans la poussière en gémissant. Elle semblait l’inviter, il pouvait l’entendre :
— Merci 228 589 ! C'est notre seule issue, notre seule chance de quitter cet endroit.
Celui qui avait été le pilote compris dès lors le sort qui lui était réservé.
— Pour le salut de notre quête, tu dois consentir à l'ultime sacrifice.
Un militaire s'approcha avec précaution de l'étrange sangsue bleuâtre et translucide, le canon pointé en direction de sa gueule emplie de canines métalliques.
— Capitaine ! On le capture ?
— Cette saloperie ne tiendra pas deux minutes sans un hôte dans cette atmosphère. Butez-moi cette merde, ordonna l'officier.
Le soldat leva son épaisse semelle avant de l'abattre brutalement sur la créature, demeurée étonnamment immobile malgré la menace évidente, qui éclata comme un fruit trop mûr.
*
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L'officier observait Rose, muée dans le silence, tandis qu'un médecin l'enveloppait avec sollicitude dans une couverture argentée. Il n'ignorait rien des épouvantables conditions de vie des colons, pour qui tout élément de confort est un luxe et qui jouent leur existence à chaque fois qu’ils s’établissent quelque part. Mais là, ce qu'elle avait été obligée de faire pour se débarrasser des symbiotes dépassait l'entendement : égorger ainsi quatre personnes, dont les membres de sa propre famille ... Tous étaient formés au confinement d'organismes extra-terrestres, des hommes rompus au combat, habitués à côtoyer la mort. Tuer faisait partie de leur mission. Mais ça ... Bien sûr, sa vision eût été tout autre s’il avait su qu’en réalité, la malheureuse n’était pas seule, qu’elle était un milliard de milliards d’êtres par ailleurs dotés d’une intelligence et d’une organisation prodigieuses. Mais pour l’heure, ignorant tout de la terrible menace à laquelle l'Humanité devrait bientôt faire face, il l'accompagnait vers une navette de transport. Prévenant, il l'aida même à monter à bord et à s'installer sur un siège. Après tout, elle avait amplement mérité une chance d'oublier ce cauchemar. C'était probablement peine perdue, mais elle avait gagné le droit d'essayer. On allait la renvoyer vers la civilisation et la compagnie prendrait soin d'elle, puisque Dieu merci, elle en avait enfin terminé avec cette station.
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Plongez dans l'univers de la célèbre saga cinématographique de Ridley Scott et retrouverez tout ce qui a fait de cette dernière un monument de la science-fiction ; de l'horreur viscérale et claustrophobique, des gouvernements rivaux qui se livrent une véritable guerre froide, des corporations avides qui se disputent des ressources précieuses, des synthétiques, des convoyeurs de l'espace et des marines qui servent d'incubateurs à des créatures cauchemardesques ! Les règles, brèves et efficaces, ont été conçues pour vous faire vivre une expérience intense, sombre et impitoyable, dans l’immensité obscure et glacée de l’espace ... là où vous êtes tout sauf irremplaçable.
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