SECONDE PEAU
UNE NOUVELLE PRISONNIÈRE DES APPARENCES
Temps de lecture : 6-8 minutes
Auteur : Récits Polyédriques © 2025
La présente nouvelle évoque le regard invariablement tourné vers l’extérieur d'êtres narcissiques qui, selon le psychiatre et psychanalyste américain Leonard Shengold, ignorent l’état de déchéance interne dans lequel ils se trouve pour lui préférer un simulacre de vie, au point de développer une véritable enveloppe psychique, sorte de prison mentale dont ils ne peuvent plus s'échapper.
L'illustration utilisée ici est l'œuvre de l'artiste indépendant suédois Aron Strömgren, graphiste spécialisé dans l'animation en 3D en temps réel pour l'industrie du jeu vidéo et également enseignant en infographie et conception numérique au sein de l'Université de technologie de Luleå.
Je n'ai pas une assez haute idée de l'humanité en général, et de moi-même en particulier, pour imaginer qu'un Dieu ait pu nous engendrer. Cela ferait une bien grande cause, pour un si petit effet ! Trop de médiocrité partout, trop de bassesse, de misère, et trop peu de grandeur. La simple connaissance de soi nous pousse à plaindre ou à mépriser l'homme, davantage qu'à l'admirer. Trop d'amour propre, d'égoïsme, de vanité et de peur, pour trop peu de courage et de générosité. L'humanité fait une création si dérisoire. Comment un Dieu aurait-il pu vouloir cela ? Il y a du narcissisme dans la religion, dans toute religion, et c'est une raison d'être athée : croire, c'est commettre un péché d'orgueil.
André Comte-Sponville
Pensées sur l'athéisme, 1999
Je n'ai pas une assez haute idée de l'humanité en général, et de moi-même en particulier, pour imaginer qu'un Dieu ait pu nous engendrer. Cela ferait une bien grande cause, pour un si petit effet ! Trop de médiocrité partout, trop de bassesse, de misère, et trop peu de grandeur. La simple connaissance de soi nous pousse à plaindre ou à mépriser l'homme, davantage qu'à l'admirer. Trop d'amour propre, d'égoïsme, de vanité et de peur, pour trop peu de courage et de générosité. L'humanité fait une création si dérisoire. Comment un Dieu aurait-il pu vouloir cela ? Il y a du narcissisme dans la religion, dans toute religion, et c'est une raison d'être athée : croire, c'est commettre un péché d'orgueil.
André Comte-Sponville
Pensées sur l'athéisme, 1999
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* *
Les salauds ! Ils ont tué Ovide. Ils ont tué mon chien !
Je l'ai retrouvé sur le flanc, ce matin, à côté d’une boulette de viande avariée. C'est comme ça qu'ils ont décidé de se venger ?! Parce qu'il aboie, parce que je le laisse faire ses besoins le long du grillage et qu'il fait peur à leur merdeux de chat. Putain d'assassins ! En même temps, vue la tronche de la famille, j'aurais dû m'en douter, mais j'étais à mille lieux de penser qu'ils étaient capables de faire une chose pareille.
Quand je l'ai trouvé, j'ai hurlé. Hurlé comme jamais. Et cette salope de Broussard est sortie sur sa terrasse, un sac d'écrevisses à la main :
— Eh ! Qu'est-ce qui t’arrive encore ?
— Ovide ... Mon chien ! Mon CHIEN !
— Et bien, qu'est-ce qu'il a ton chien ? Il est malade ?
— Oh, ne faites pas semblant de ne pas savoir ! C'est VOUS qui avez fait ça !
— Voyons, calme-toi. On n'a rien fait à ton chien ...
Et le père Broussard qui arrive et qui demande à sa morue :
— Bon sang, mais qu'est-ce qu'elle a à beugler comme ça, la poupée ?
... "La poupée", voilà comment ils m'appellent, tous les deux, et leur putain de famille ; leur abruti de fils qui n’arrête pas de me reluquer dès que je sors de chez moi, et leurs morveux de petits-enfants qui braillent toute la journée dans le jardin. Tout ça parce que je suis différente ; trop belle, avec ce corps qui attire les regards et suscite l’admiration, façonné au fil des années, à force de lectures et de sacrifices ... s’ils savaient.
Et moi, la seule chose que je n’ai jamais faite pour les déranger, c'est d'adopter Ovide. Même ça, ils ne l’ont pas toléré. Il fallait toujours qu'ils se plaignent. Il fallait qu'ils me le prennent, qu'ils l'empoisonnent !
— Je sais ce que vous avez fait ! Je sais que c'est vous ! Harpie, garce, vieille femme !
— Oh eh, on se calme là !
— Je vous maudis. Vous m'entendez ? Soyez maudits !
— C'est ça, c'est ça … Chante donc, espèce de malade. Un conseil : tu ferais bien de te calmer. On n'a pas envie d'appeler le bureau du shérif comme la dernière fois.
J'ai crié de rage et suis rentrée chez moi, mon chien dans les bras. Pas un mot de compassion de leur part. Juste cette comédie, pour couvrir leur crime. Ils vont me le payer !
C'est ma grand-mère qui m'a formée, dès mes premières règles, après la mort de mes parents. Nous partions tôt le matin accomplir des rituels en l'honneur des lwas, profitant de la tranquillité de la forêt encore couverte de brume. Je n’oublierais jamais cette atmosphère envoûtante, au cœur des marais bordés d'arbres dont les branches plongent dans l'eau. C’est là qu'elle m'a appris les chansons sacrées et les danses qui accompagnent les cérémonies. Depuis, je sais ce que les esprits peuvent offrir en échange de faveurs diaboliques ... Je sais également ce qu'un sort puissant peut provoquer.
Et ces sales cons vont bientôt le découvrir, eux aussi.
J'ai pris le tramway jusqu'au marché de Quincy Market pour y acheter un cœur de veau. J'adore cet endroit, même si la foule a tendance à m'angoisser ; l'ambiance y est toujours particulière, avec ces dizaines de restaurants où se retrouvent les travailleurs du centre-ville, les marchands ambulants qui vendent des babioles aux touristes de passage, les spectacles de rue ... De retour à la maison, j'ai planté cinq clous avec un bout de vêtement du père Broussard dans le muscle sans vie ; un de ses caleçons tombé dans mon jardin, il y a deux-trois hivers. Pendant la nuit, j'ai enterré le tout le long du grillage, clous tournés dans leur direction. Ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'ils pleurent leur affaire, leur saleté de boucherie. Là où ils ont trouvé la viande faisandée qui a servi à assassiner mon Ovide.
Les salauds ! Ils ont tué Ovide. Ils ont tué mon chien !
Je l'ai retrouvé sur le flanc, ce matin, à côté d’une boulette de viande avariée. C'est comme ça qu'ils ont décidé de se venger ?! Parce qu'il aboie, parce que je le laisse faire ses besoins le long du grillage et qu'il fait peur à leur merdeux de chat. Putain d'assassins ! En même temps, vue la tronche de la famille, j'aurais dû m'en douter, mais j'étais à mille lieux de penser qu'ils étaient capables de faire une chose pareille.
Quand je l'ai trouvé, j'ai hurlé. Hurlé comme jamais. Et cette salope de Broussard est sortie sur sa terrasse, un sac d'écrevisses à la main :
— Eh ! Qu'est-ce qui t’arrive encore ?
— Ovide ... Mon chien ! Mon CHIEN !
— Et bien, qu'est-ce qu'il a ton chien ? Il est malade ?
— Oh, ne faites pas semblant de ne pas savoir ! C'est VOUS qui avez fait ça !
— Voyons, calme-toi. On n'a rien fait à ton chien ...
Et le père Broussard qui arrive et qui demande à sa morue :
— Bon sang, mais qu'est-ce qu'elle a à beugler comme ça, la poupée ?
... "La poupée", voilà comment ils m'appellent, tous les deux, et leur putain de famille ; leur abruti de fils qui n’arrête pas de me reluquer dès que je sors de chez moi, et leurs morveux de petits-enfants qui braillent toute la journée dans le jardin. Tout ça parce que je suis différente ; trop belle, avec ce corps qui attire les regards et suscite l’admiration, façonné au fil des années, à force de lectures et de sacrifices ... s’ils savaient.
Et moi, la seule chose que je n’ai jamais faite pour les déranger, c'est d'adopter Ovide. Même ça, ils ne l’ont pas toléré. Il fallait toujours qu'ils se plaignent. Il fallait qu'ils me le prennent, qu'ils l'empoisonnent !
— Je sais ce que vous avez fait ! Je sais que c'est vous ! Harpie, garce, vieille femme !
— Oh eh, on se calme là !
— Je vous maudis. Vous m'entendez ? Soyez maudits !
— C'est ça, c'est ça … Chante donc, espèce de malade. Un conseil : tu ferais bien de te calmer. On n'a pas envie d'appeler le bureau du shérif comme la dernière fois.
J'ai crié de rage et suis rentrée chez moi, mon chien dans les bras. Pas un mot de compassion de leur part. Juste cette comédie, pour couvrir leur crime. Ils vont me le payer !
C'est ma grand-mère qui m'a formée, dès mes premières règles, après la mort de mes parents. Nous partions tôt le matin accomplir des rituels en l'honneur des lwas, profitant de la tranquillité de la forêt encore couverte de brume. Je n’oublierais jamais cette atmosphère envoûtante, au cœur des marais bordés d'arbres dont les branches plongent dans l'eau. C’est là qu'elle m'a appris les chansons sacrées et les danses qui accompagnent les cérémonies. Depuis, je sais ce que les esprits peuvent offrir en échange de faveurs diaboliques ... Je sais également ce qu'un sort puissant peut provoquer.
Et ces sales cons vont bientôt le découvrir, eux aussi.
J'ai pris le tramway jusqu'au marché de Quincy Market pour y acheter un cœur de veau. J'adore cet endroit, même si la foule a tendance à m'angoisser ; l'ambiance y est toujours particulière, avec ces dizaines de restaurants où se retrouvent les travailleurs du centre-ville, les marchands ambulants qui vendent des babioles aux touristes de passage, les spectacles de rue ... De retour à la maison, j'ai planté cinq clous avec un bout de vêtement du père Broussard dans le muscle sans vie ; un de ses caleçons tombé dans mon jardin, il y a deux-trois hivers. Pendant la nuit, j'ai enterré le tout le long du grillage, clous tournés dans leur direction. Ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'ils pleurent leur affaire, leur saleté de boucherie. Là où ils ont trouvé la viande faisandée qui a servi à assassiner mon Ovide.
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L'autre jour, des inspecteurs du Département de santé publique du comté ont fermé la boucherie Broussard, pour cause de "multiples infractions aux règles générales d'hygiène." Tout le monde, ou presque, est sous le choc, à tel point que l'affaire a été évoquée dans le journal de l'Université.
J'ai entendu les Broussard se disputer tout à l'heure, alors que j'étais assise sous le porche, dans mon vieux siège à bascule. Leurs cris résonnaient à mes oreilles comme un ballet. Que c'était drôle, j'en ricanais, seule dans le noir ! Les pauvres ne se doutent pas que le meilleur reste à venir. À mesure que le cœur pourrit, leur vie entière va se délabrer, se décomposer, avant de tomber en morceaux. Et je serai là pour les piétiner.
Je les ai pris en photo cette après-midi avec un vieux polaroïd que j’ai retrouvé en fouillant le grenier, alors que la famille était réunie au grand complet dans le jardin pour leur fameux repas dominical. Ils m'ont demandé ce que je fabriquais.
— Je fais encore ce que je veux chez moi ! que j'ai répliqué. Puis au père Broussard : "Si t'aimes pas ta tête, t'as qu'à la cacher sous une cagoule."
Certains d'entre eux ont rigolé.
Avec le cliché, j'ai réalisé un des vœux de destruction de Nago Pétro, le lwa de la guerre et du fer, papillon noir puissant et redouté qui annonce le renouveau. La photo repose au fond d'un bol rempli de sang de mouton, d'herbes sèches et de verre pilé.
Qu'est-ce que j'entends ce matin en passant la tête par ma fenêtre ? La mère Broussard qui est en pleurs, au téléphone. Son ainé a eu un accident de voiture. Ce petit con s'est pris un arbre au volant de son cabriolet ! J'ai été saisie d'une crise de fou rire. Faut croire que ma gaieté lui a déplu. Cette truie s'est tournée vers moi :
— Eh toi, espèce de sorcière, qu'est-ce que tu as à pouffer comme ça ?
— Bah quoi, on peut plus rire chez soi, maintenant ? Après les chiens, tu veux faire taire les maîtres ?
— Comment tu peux te réjouir de me voir comme ça ?
— Y’a pas de petits plaisirs, ma vilaine.
Elle est rentrée chez elle en sanglots. J'en rigole encore.
Ça y est, ils ont enterré leur tchamandeur de fils. Je les ai aperçus par la fenêtre qui partaient au cimetière, tous vêtus de noir. Au moment de monter dans sa voiture, la mère Broussard a jeté un œil dans ma direction. Je lui ai fait un grand sourire, avec un gentil signe de la main, l'index levé. Elle n'a pas eu l'air d'apprécier. Elle a claqué la portière avec un mugissement de vache énervée. C'est bien là son caractère de cochon. Un tour au cimetière la calmera !
Les sorts vont toujours par trois, c'est ce qui leur donne toute leur puissance. Alors, j'ai décidé de les achever, ces monstres. Au petit matin, je suis allé répandre la rosée de la veille mélangée à un peu de ma pisse devant chez eux. J'en ai aspergé leur porte, par six fois, pour former le vévé d'Ogou avec de la farine de maïs mélangée à de la cendre. Puis j'ai craché au centre avant de rentrer.
L'après-midi, l'ambulance était là. Ils emmenaient la grosse Broussard, devant son mari en pleurs. "Mais qu'est-ce qui nous arrive ?" qu'il geignait. "Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ?"
Oh, l'hypocrite ... Comme s'il l'ignorait !
L'autre jour, des inspecteurs du Département de santé publique du comté ont fermé la boucherie Broussard, pour cause de "multiples infractions aux règles générales d'hygiène." Tout le monde, ou presque, est sous le choc, à tel point que l'affaire a été évoquée dans le journal de l'Université.
J'ai entendu les Broussard se disputer tout à l'heure, alors que j'étais assise sous le porche, dans mon vieux siège à bascule. Leurs cris résonnaient à mes oreilles comme un ballet. Que c'était drôle, j'en ricanais, seule dans le noir ! Les pauvres ne se doutent pas que le meilleur reste à venir. À mesure que le cœur pourrit, leur vie entière va se délabrer, se décomposer, avant de tomber en morceaux. Et je serai là pour les piétiner.
Je les ai pris en photo cette après-midi avec un vieux polaroïd que j’ai retrouvé en fouillant le grenier, alors que la famille était réunie au grand complet dans le jardin pour leur fameux repas dominical. Ils m'ont demandé ce que je fabriquais.
— Je fais encore ce que je veux chez moi ! que j'ai répliqué. Puis au père Broussard : "Si t'aimes pas ta tête, t'as qu'à la cacher sous une cagoule."
Certains d'entre eux ont rigolé.
Avec le cliché, j'ai réalisé un des vœux de destruction de Nago Pétro, le lwa de la guerre et du fer, papillon noir puissant et redouté qui annonce le renouveau. La photo repose au fond d'un bol rempli de sang de mouton, d'herbes sèches et de verre pilé.
Qu'est-ce que j'entends ce matin en passant la tête par ma fenêtre ? La mère Broussard qui est en pleurs, au téléphone. Son ainé a eu un accident de voiture. Ce petit con s'est pris un arbre au volant de son cabriolet ! J'ai été saisie d'une crise de fou rire. Faut croire que ma gaieté lui a déplu. Cette truie s'est tournée vers moi :
— Eh toi, espèce de sorcière, qu'est-ce que tu as à pouffer comme ça ?
— Bah quoi, on peut plus rire chez soi, maintenant ? Après les chiens, tu veux faire taire les maîtres ?
— Comment tu peux te réjouir de me voir comme ça ?
— Y’a pas de petits plaisirs, ma vilaine.
Elle est rentrée chez elle en sanglots. J'en rigole encore.
Ça y est, ils ont enterré leur tchamandeur de fils. Je les ai aperçus par la fenêtre qui partaient au cimetière, tous vêtus de noir. Au moment de monter dans sa voiture, la mère Broussard a jeté un œil dans ma direction. Je lui ai fait un grand sourire, avec un gentil signe de la main, l'index levé. Elle n'a pas eu l'air d'apprécier. Elle a claqué la portière avec un mugissement de vache énervée. C'est bien là son caractère de cochon. Un tour au cimetière la calmera !
Les sorts vont toujours par trois, c'est ce qui leur donne toute leur puissance. Alors, j'ai décidé de les achever, ces monstres. Au petit matin, je suis allé répandre la rosée de la veille mélangée à un peu de ma pisse devant chez eux. J'en ai aspergé leur porte, par six fois, pour former le vévé d'Ogou avec de la farine de maïs mélangée à de la cendre. Puis j'ai craché au centre avant de rentrer.
L'après-midi, l'ambulance était là. Ils emmenaient la grosse Broussard, devant son mari en pleurs. "Mais qu'est-ce qui nous arrive ?" qu'il geignait. "Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ?"
Oh, l'hypocrite ... Comme s'il l'ignorait !
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Michael McGuill m’a appelé ce matin – lui aussi n’est pas insensible à ma peau de porcelaine, lisse et douce, quand bien même il est marié depuis 18 ans et qu’il a un fils du même âge. On me l’a fait pas ! Plusieurs fois j'ai croisé son regard alors qu'il s'était arrêté, admiratif, sur mes lèvres délicatement ourlées ou mon décolleté en col cœur.
— Mademoiselle Loiseau ? Bonjour. Je suis désolé de vous déranger, mais mon assistante a égaré les examens que vous avez fait le mois dernier.
— Bonjour docteur. Andrew, c’est bien ça ? Vous ne me dérangez pas. C’est à quel sujet ?
— ... Je viens tout juste de les récupérer et pour être franc, les résultats ne sont pas bons. Entre la thrombose veineuse que l'on traite déjà avec les injections d’héparine, le taux de sodium et la pression artérielle, tous deux trop élevés, les risques sont encore plus sérieux que prévus. Nous devons songer sans attendre à une mise sous médication stricte.
— Une médication "stricte" ... Que voulez-vous dire ?
— Une perte soudaine d'une ou plusieurs fonctions du cerveau pourrait provoquer un arrêt brutal de la circulation sanguine. C'est ce que l'on appelle un accident vasculaire cérébral ischémique. Les dommages sont irréversibles. Il s’agit d’une réelle urgence médicale, vous comprenez ?
— ...
— Mademoiselle Loiseau, ce que j'essaie de vous dire, c'est qu'une telle attaque peut foudroyer votre petit Ovide à tout moment. Je vous en prie, passez me voir dès que poss ...
J'ai raccroché.
Ce benêt, cet imbécile, ce tas de merde putréfiée qui ose se prétendre "docteur en médecine vétérinaire" ... Tous les malheurs des Broussard, la mort de mon Ovide, c'est de sa faute !
Michael McGuill m’a appelé ce matin – encore un qui n’est pas insensible à ma peau de porcelaine, lisse et douce, quand bien même il est marié depuis 18 ans et qu’il a un fils du même âge. On me l’a fait pas ! Plusieurs fois j'ai croisé son regard alors qu'il s'était arrêté, admiratif, sur mes lèvres délicatement ourlées ou mon décolleté en col cœur.
— Mademoiselle Loiseau ? Bonjour. Je suis désolé de vous déranger, mais mon assistante a égaré les examens que vous avez fait le mois dernier.
— Bonjour docteur. Andrew, c’est bien ça ? Vous ne me dérangez pas. C’est à quel sujet ?
— ... Je viens tout juste de les récupérer et pour être franc, les résultats ne sont pas bons. Entre la thrombose veineuse que l'on traite déjà avec les injections d’héparine, le taux de sodium et la pression artérielle, tous deux trop élevés, les risques sont encore plus sérieux que prévus. Nous devons songer sans attendre à une mise sous médication stricte.
— Une médication "stricte" ... Que voulez-vous dire ?
— Une perte soudaine d'une ou plusieurs fonctions du cerveau pourrait provoquer un arrêt brutal de la circulation sanguine. C'est ce que l'on appelle un accident vasculaire cérébral ischémique. Les dommages sont irréversibles. Il s’agit d’une réelle urgence médicale, vous comprenez ?
— ...
— Mademoiselle Loiseau, ce que j'essaie de vous dire, c'est qu'une telle attaque peut foudroyer votre petit Ovide à tout moment. Je vous en prie, passez me voir dès que poss ...
J'ai raccroché.
Ce benêt, cet imbécile, ce tas de merde putréfiée qui ose se prétendre "docteur en médecine vétérinaire" ... Tous les malheurs des Broussard, la mort de mon Ovide, c'est de sa faute !
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Une femme habitée par des pulsions anthropophages s’efforce de mener une vie normale de fille, d’épouse et de mère. Mais depuis ce rêve à l’âge de 6 ans, la sensation la hante : retrouver le goût de la chair humaine. En proie au doute quant à son identité même, ses racines, ce qu’elle peut transmettre à son propre enfant, elle avance avec l’espoir de ne pas succomber, de ne pas se perdre ... Paru aux éditions numériques L’ivre-Book en juillet 2015, ce roman intime sur le désir et les instincts est le premier ouvrage de Aliénor Oval (1976), également autrice d'un recueil de treize nouvelles sur des tueurs en série, L’obscure beauté des tueurs, toujours chez L’ivre-Book.
Une femme habitée par des pulsions anthropophages s’efforce de mener une vie normale de fille, d’épouse et de mère. Mais depuis ce rêve à l’âge de 6 ans, la sensation la hante : retrouver le goût de la chair humaine. En proie au doute quant à son identité même, ses racines, ce qu’elle peut transmettre à son propre enfant, elle avance avec l’espoir de ne pas succomber, de ne pas se perdre ... Paru aux éditions numériques L’ivre-Book en juillet 2015, ce roman intime sur le désir et les instincts est le premier ouvrage de Aliénor Oval (1976), également autrice d'un recueil de treize nouvelles sur des tueurs en série, L’obscure beauté des tueurs, toujours chez L’ivre-Book.
Une femme habitée par des pulsions anthropophages s’efforce de mener une vie normale de fille, d’épouse et de mère. Mais depuis ce rêve à l’âge de 6 ans, la sensation la hante : retrouver le goût de la chair humaine. En proie au doute quant à son identité même, ses racines, ce qu’elle peut transmettre à son propre enfant, elle avance avec l’espoir de ne pas succomber, de ne pas se perdre ... Paru aux éditions numériques L’ivre-Book en juillet 2015, ce roman intime sur le désir et les instincts est le premier ouvrage de Aliénor Oval (1976), également autrice d'un recueil de treize nouvelles sur des tueurs en série, L’obscure beauté des tueurs, toujours chez L’ivre-Book.